- Seul stade démontable et non climatisé
- Ecologique mais surtout économique
- Un rôle de propagande écologique
- Un concept prometteur à améliorer
Si vous n’avez pas suivi la Coupe du Monde de Football au Qatar, vous avez certainement suivi les polémiques liées à son organisation. Mais connaissez vous le concept du Stade 974 de Doha qui a accueilli 7 rencontres de la compétition ?
Il s’agit d’un stade entièrement démontable et remontable qui porte le nom des 974 conteneurs qui le compose.
Conçu par le cabinet d’architectes espagnol Fenwick Iribarren, ce stade de 44.000 places aurait utilisé 40 % moins d’eau qu’un stade classique pour sa construction et fut le seul stade de la compétition à ne pas être climatisé.
L’objectif principal d’un stade démontable était d’éviter un “éléphant blanc” (une structure à terme plus coûteuse que bénéfique et dont l’entretien devient un fardeau financier) comme c’est le cas en France pour les stades du Mans et de Grenoble. Un écueil qui devrait être difficile à éviter pour les autres stades construits au Qatar.
Mais alors, un stade démontable, est-ce une bonne idée ? Alerte Greenwashing ou modèle réplicable ?
Le principe existait pourtant déjà, fin 2011, quand le LOU Rugby s’installait au Matmut Stadium à Lyon après seulement 82 jours de travaux. Le club y jouera “provisoirement” pendant 6 ans avant de s’installer définitivement au Stade de Gerland.
Mais c’est la première fois qu’un stade de ce type est utilisé pour une Coupe du Monde de Football et a vocation à être reconstruit à l’international. En effet, le Qatar a déjà entamé les travaux de déconstruction et s’est engagé à envoyer le stade dans un pays dans le besoin. Si l’Afrique était la destination annoncée, le Financial Times estime que le stade prendra la direction de l’Amérique du Sud et de l’Uruguay, qui fera partie de la candidature conjointe sud-américaine à l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Le symbole serait fort de voir le même stade construit 8 ans après à l’autre bout du monde pour la même compétition internationale.
Cependant l’ONG Carbon Market Watch a émis des réserves sur ce projet, en particulier sur l’empreinte finale associée à la construction du stade 974. Ce bilan “dépendra du nombre de fois et d’endroits où le stade sera reconstruit. S’il n’est déplacé qu’une seule fois, et dans un endroit éloigné, alors la construction de deux stades aurait probablement eu un impact moindre”.
Le Stade 974 ne fera pas oublier les inquiétudes et les écarts des 7 autres stades construits pour la Coupe du Monde, ni le rôle de propagande écologique qu’il aura joué dans la communication qatarienne .
En revanche, il peut revêtir la forme d’une innovation prometteuse pour de nombreux événements, y compris les plus populaires au monde.
L’organisation de grands événements sportifs pose toujours la question de l’héritage et de l’utilisation de vastes structures au coût de construction puis d’entretien très onéreux.
Le défi de Paris 2024 sera en partie celui-là. Alors quel héritage pour les Jeux ?