► Sommeil, tension du muscle : des données de plus en plus pointues
► 46% de blessures en moins dans un club de foot anglais
Gaël Monfils, Michael Owen ou, pis, Del Potro, voire Gourcuff… La blessure est le croque-mitaine du sportif de haut-niveau. Au crépuscule de la carrière, elle instille irrémédiablement cette triste question à l’esprit de ce dernier : qu’aurait été son destin s’il avait pu connaître ses pépins physiques à l’avance ? “Prédire le risque de blessure grâce à l’IA reste un sujet scientifique non résolu”, objecte Adrien Sedeaud, chercheur à l’IRMES, manifestant tout le scepticisme de certains scientifiques quant à cette thématique. La raison ? “Son caractère multifactoriel.”
Des facteurs que de nombreux projets tendent à éclaircir. C’est le cas de Zone7, qui vient de lever 8 millions de dollars pour accompagner son développement. Avec un objectif clair : fournir des outils exploitant le machine learning pour prédire les risques de blessures. À l’origine ? Des données collectées directement sur les sportifs. En sont extraits des modèles et solutions proposés aux staffs techniques. De quoi leur permettre de modifier la charge de travail, la nature des entraînements… Avec des résultats probants : le club de Hull City explique avoir réduit de 46% l’incidence des blessures cette saison, avec un impact tout particulier sur les soucis aux chevilles et aux ischios.
Il faut dire que les infos récoltées sont de plus en plus poussées. La société IBM le confirmait déjà il y a quelques années : “Nous pouvons récupérer des données de température, de tension du muscle, de vibrations… Nous les croisons avec des données atmosphériques comme les changements de température ou d’humidité du terrain. Ces données situationnelles produisent un contexte à un moment T, T+1, T+2 et permettent de dérouler un scénario.” En trois mots : détection, diagnostic, solution.
💡 De là à remplacer l’humain ? Non, selon Tal Brown, co-fondateur de Zone7 : “Ce sont des outils, pas un auto-pilotage. Les médecins restent en première ligne.” Et les préparateurs mentaux pour la dimension psychologique de certaines lésions !