Trois questions à… Hugo Bordigoni, co-fondateur de la start-up Skill Corner, lancée en 2015, qui collabore avec douze clubs de football professionnel, dont le champion d’Angleterre Liverpool, Nice, Marseille ou encore Lyon.
Qu’est-ce qui a convaincu des clubs aussi prestigieux de travailler avec vous ?
Notre technologie. L’intelligence artificielle que nous avons développée est capable de déterminer en temps réel et avec une extrême précision, sur la base d’une simple retransmission télé, la position de tous les joueurs. Ce qui nous permet d’obtenir des données physiques poussées (kilomètres parcourus, sprints, intensité du pressing) dans 25 ligues différentes. Les clubs avec qui nous travaillons l’utilisent exclusivement pour leur recrutement de nouveaux joueurs.
À quel points les clubs sont-ils demandeurs en termes de data ?
C’est variable. Liverpool, par exemple, est dans un autre monde. Ils ont une division recherche séparée, ils sont capables de traiter des volumes gigantesques. Nous pouvons ainsi leur fournir des données ultra-précises qui permettent de caractériser la pertinence de chaque passe ou de chaque tir en fonction de critères multiples. Ce n’est pas le cas de tous les clubs, notamment en France, qui ne sont pas au même niveau. Mais la demande augmente. Toutes les semaines, nous sommes contactés en moyenne par deux nouvelles équipes.
Quelles sont vos pistes de développement désormais ?
Nous voulons déjà augmenter le nombre de clients dans le foot. Nous pensons pouvoir en signer une centaine. Notre deuxième focus est « d’éduquer » les clubs, de leur montrer comment mieux utiliser les données physiques, à l’image de ce que fait Liverpool. Nous travaillons par exemple sur un projet de recherche avec un très très gros club espagnol. Je ne vous dirais pas lequel, mais il n’y en que deux. Enfin, notre troisième axe est de nous consacrer à d’autres sports : en priorité le football américain et ensuite pourquoi pas le basket.