L’emploi dans le sport est souvent associé à quelques professions, on pense aisément au métier de coach sportif ou d’encadrant dans une structure sportive. Pourtant, avec l’éclosion de tout un écosystème, le monde du sport propose une multitude de carrières.
En effet, le secteur du sport en France joue un rôle crucial à la fois sur le plan économique et social. Il contribue significativement au PIB et à la création d’emplois. Cependant, malgré sa vitalité, il doit faire face à des défis complexes, notamment en termes de qualité de l’emploi, d’attractivité des métiers et de diversification des pratiques.
Le Grenelle de l’Emploi et des Métiers du Sport, tenu en juin 2023, a marqué une étape majeure dans la réflexion sur ces enjeux, débouchant sur des mesures visant à renforcer le secteur de manière profonde et durable.
Un secteur sportif à la vitalité économique et sociale grandissante
Le secteur sportif en France ne se limite pas à l’animation de stades ou à la pratique d’activités physiques. Il représente un écosystème complexe qui joue un rôle économique et social essentiel dans le pays. En effet, il contribue de manière significative à la croissance économique tout en favorisant la cohésion sociale et l’inclusion. Cette dualité entre dynamisme économique et rôle social en fait un secteur incontournable de la société française.
Le poids économique du secteur du sport en France est loin d’être négligeable, évalué à 2,6 % du PIB, cela illustre son importance dans le paysage économique. Près de 400 000 emplois sont directement liés à ce secteur, ce qui en fait un contributeur essentiel à l’emploi.
Cette contribution est loin de se limiter aux clubs professionnels ou aux grands événements sportifs internationaux. Elle s’étend aux industries telles que l’équipement sportif, la santé, le tourisme et les médias, créant ainsi un écosystème économique florissant. Cependant, ces chiffres ne reflètent que la pointe de l’iceberg, car l’économie du sport engendre également des emplois indirects dans des domaines tels que la formation, la gestion d’infrastructures sportives et la recherche.
Des fragilités structurelles encore existantes
Toutefois, cette vitalité économique s’accompagne de fragilités structurelles. Le turn-over élevé et la précarité de l’emploi, en particulier avec des contrats à durée déterminée et à temps partiel, sont des problèmes persistants qui nécessitent des solutions adaptées.
Les perspectives d’évolution professionnelle limitées et la précarité de l’emploi expliquent en partie ce phénomène. En effet, environ 30 % des salariés du secteur sportif sont en contrat à durée déterminée (CDD), et 37 % travaillent à temps partiel.
De plus, la majorité des nouvelles entreprises créées dans le secteur du sport au cours des dix dernières années sont des entités sans salarié, principalement des entreprises individuelles d’enseignants, de coachs sportifs et/ou des startup. Cette prévalence d’entreprises individuelles contribue à la fragmentation de l’emploi et à l’absence de stabilité au sein du secteur.
Quelles voies pour répondre à ces enjeux ?
Face à ces défis, le secteur sportif se trouve à un carrefour crucial de son développement. Le Grenelle de l’Emploi et des Métiers du Sport, en réunissant l’ensemble des acteurs concernés, vise à créer une trajectoire positive pour l’avenir. Les enjeux sont nombreux, de la nécessité de fournir des perspectives d’emploi plus stables et attrayantes, à l’urgence de mieux orienter les jeunes talents vers les métiers du sport et de renforcer les dispositifs d’accompagnement à l’emploi.
Le secteur doit également s’adapter aux besoins en constante évolution de la société, en embrassant la transition numérique, en favorisant l’inclusion sociale par le sport et en contribuant aux objectifs de durabilité environnementale. La diversification des pratiques sportives et l’élargissement des publics sont des facteurs clés pour assurer un avenir prospère et durable à l’ensemble du secteur.
5 axes et 15 mesures pour améliorer et renforcer l’accès aux métiers du sport
À la suite du Grenelle de l’Emploi et des Métiers du Sport, une série de 15 mesures a été annoncée, s’articulant autour de cinq axes d’action principaux :
1. Lisibilité des Parcours et des Métiers : Un référentiel commun des métiers et des compétences sera créé, simplifiant les formations et les certifications dans le secteur du sport. Des initiatives telles que les « Campus des métiers du sport » visent à mieux informer et orienter les intéressés.
Cependant, la mise en place de cette réforme nécessitera une coordination étroite entre les ministères, les partenaires sociaux et les acteurs de la formation. De plus, le suivi et l’actualisation régulière de ce référentiel seront essentiels pour qu’il reste pertinent et en phase avec les évolutions du secteur.
2. Accompagnement à l’emploi : Une plateforme des métiers du sport sera mise en place pour centraliser les informations sur les emplois et les formations. Des dispositifs de soutien à l’emploi, tels que les contrats SESAME et les programmes d’insertion, seront renforcés.
L’efficacité de ces mesures dépendra de leur accessibilité, de leur exhaustivité et de leur actualisation régulière. La plateforme devra également être conviviale et intuitive, afin de faciliter la recherche d’informations pour tous les acteurs du secteur.
3. Qualité de l’emploi et attractivité : Un baromètre des emplois dans le sport sera établi pour suivre l’évolution de l’emploi et guider les actions futures. Des campagnes de communication mettront en avant les métiers du sport, notamment en favorisant la féminisation de ces métiers.
Son succès dépendra de la fiabilité des données collectées et de la pertinence des actions entreprises en réponse aux tendances identifiées. De plus, la promotion des métiers du sport, notamment la campagne dédiée aux maîtres-nageurs sauveteurs, devra s’appuyer sur des stratégies de communication solides pour toucher efficacement les publics cibles.
4. Rôle social des clubs : Le réseau « Les clubs sportifs engagés » sera lancé pour professionnaliser les clubs impliqués dans l’insertion par le sport. Cela vise à renforcer leur impact social et à développer les bonnes pratiques.
L’efficacité de ces actions sera mesurée par leur impact réel sur les populations cibles, en particulier les jeunes en situation de vulnérabilité.
5. Reconnaissance des compétences : Le sport sera intégré au nouveau service public de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), permettant ainsi la reconnaissance des compétences dans le secteur.
La mesure visant à reconnaître les compétences des bénévoles et des sportifs de haut niveau contribuera également à valoriser l’engagement dans le sport, mais sa réussite repose sur la mise en place d’un système fiable et unifié de reconnaissance et de validation.
Le Secteur Sportif Face à un Avenir Prometteur : Perspectives et Défis
Le secteur sportif en France jouit d’une vitalité économique et sociale indéniable. À la croisée du bien-être individuel et des enjeux collectifs, il contribue de manière significative à l’économie nationale tout en façonnant la cohésion sociale. Les résultats du Grenelle de l’Emploi et des Métiers du Sport, bien que non directement mentionnés dans le titre, apportent un éclairage précieux sur les perspectives futures et les défis à relever pour le secteur.
Le secteur sportif en France est à un tournant majeur de son évolution.
Les conclusions du Grenelle de l’Emploi et des Métiers du Sport offrent un cadre stratégique pour répondre aux défis et saisir les opportunités.
La vitalité économique du secteur est indiscutable, mais pour garantir une croissance durable, les actions entreprises devront être réfléchies, coordonnées et adaptées à la réalité du terrain. La convergence des efforts de toutes les parties prenantes, associée à une mise en œuvre efficace des mesures annoncées, déterminera la capacité du secteur sportif à continuer de créer des emplois, à favoriser l’inclusion et à relever les défis de demain.
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